Ouarville 2014.
Avant Ouarville, un petit passage en semaine à Marines, au festival de Ludo... Terrain habituel, difficile à voler avec des arbres autour et un vent inconstant. J'ai quand même pu régler un peu mon Albatros après diverses modifications de brides la semaine précédente. Dans la salle, un grand cerf-volant à traîne immense, un Jangang...
Et beaucoup de cerfs-volants d'Extrême-Orient, avec chacun sa petite notice extraite du livre de Ludo...
J'arrive à Ouarville vendredi après-midi, je vole un peu avec ma grue... Vol très calme, sauf que tout-à-coup le vent forcit et je finis en tourbillons dans le champ de blé ! Pas de panique, j'ai appris au fil des festivals de Beauce que les champs de blé amortissent bien, et que les cerfs-volants tombés surfent au-dessus quand on les tire... Au soir, je dormirai près du beau moulin illuminé...
Au matin, les cultivateurs sont déjà là en train de peaufiner les cultures didactiques dans des caisses de terre !
Au fond, les cuistots se sont levés de bonne heure et les cochons embrochés la veille ont déjà un bronzage sympathique, mais il reste 3 h avant qu'ils ne soient à point au centre !
La salle à manger est prête, le couvert est mis, bon, on va bosser un peu pour mériter ça !
Pour la démonstration, les éleveurs ont apporté diverses volailles, poules et coq, pintades très affolées, canards qui passeront la journée dans des mues grillagées.
Tout est basé sur le bénévolat... Ces dames passent la matinée à réaliser les plats de hors d'oeuvre, 2 différents par table, ça en fait !
Ca y est, toutes les cultures sont renseignées ! Maintenant, vous n'ignorerez plus rien du Triticale, un hybride fertile de blé et de seigle conçu à la fin du XIX siècle et qui marie presque rendement du blé et rusticité du seigle.
Diverses machines agricoles manuelles ont été installées, comme ce tarare qui sépare le son du grain en le secouant et en le ventilant à l'aide d'une grande roue à aubes interne !
En sortie, le grain est tamisé dans 2 grilles et la balle sort au bout, le grain au-dessous dans un sac à l'extrémité opposée...
A part cela, le vent est solide, c'est bon pour les CVs... et pour les moulins et leur mécanisme de déploiement des ailes !
Le "Madiot du CVCF" de François m'a un peu déçu : je croyais que les cellulaires, dans l'ensemble, étaient des CVs qui résistaient bien aux vents forts... Mais celui-là donne de plus en plus de la bande ! Heureusement, en descendant, il est masqué par les diverses installations autour du moulin, le vent diminue, et il se redresse ! Quand même, il doit y avoir un problème car, s'il penche, il est bien stable dans sa tendance !
Daniel Crinier installe son atelier de cerf-volants pour les enfants ! A côté un stand a préparé des bobines énormes de ficelle de Sisal normalement utilisées par les lieuses de balles de foin. Une inscription apporte une aide importante : "Avec la liaison de 2 bobines, vous obtiendrez une longueur plus importante"
Revenons à l'atelier : il propose, à côté des Coccinelles, des "lanternes" dérivées un jour desdites coccinelles par Eric Stempell pour accélérer la découpe : que des lignes droites ! Elles volent très bien !
Quelques voitures anciennes viennent participer à la fête, comme cette belle Lancia Fulvia, ou la BMW qui est derrière.
La plus belle est cette Talbot-Lago America Coupé de 1957 environ, qui roule et est bien entretenue !
L'intérieur est très bien fini, avec le classique volant dont les rayons sont des lames souples (pour éviter les vibrations dans les mains, ou comme un précurseur de l'airbag ?) !
Voici le terrain de vol des cervolistes : Daniel, François, Sylvien et moi ! Mais le champ de blé est très accueillant comme je l'ai dit !
Mon Rokkaku pourtant très cintré ne supporte pas les forts vents. J'ai ajouté une queue spiralée, mais ça ne suffit pas. O Miracle, en intercalant une ficelle de 2 m, il ne chutera plus de la journée, bien qu'il ait irrémédiablement perdu pendant le déjeuner toute la partie spiralée.
Parmi les visiteuses, cette superbe machine admirable par sa ligne et sa volonté d'en jeter : une Corvette Stingray d'époque, pas une des productions ultérieures de plus en plus aseptisées au fil des ans !
Le V8 de grosse cylindrée ne se cache pas : un gros pot chromé 4-en-1 de chaque côté vous met en contact direct avec le bruit du moteur : la sortie est plus large que le pot !
On peut visiter librement le moulin aujourd'hui. A l'intérieur, diverses affiches dont le récapitulatif de tous les moulins à vent de Beauce, région favorable par son manque de relief et sa production céréalière depuis toujours...
Un spécialiste explique tous les mécanismes comme ce régulateur à boules qui abaisse la meule supérieure sur l'inférieure si le moulin accélère... Mais il faut qu'il y ait du grain à moudre, sinon la meule s'use vite ! Le mentor nous expliquera aussi comment on démonte et retourne la meule (rappel, elle pèse 2 tonnes...) pour la "rhabiller" régulièrement en re-creusant les rainures avec une martelette spéciale... Le moulin pouvait d'ailleurs entraîner via une courroie une meule pour l'affûter...
Tiens, du haut du moulin, on voit un explorateur qui brousse dans le colza et Dieu sait si c'est pénible ! C'est François qui s'est dévoué pour aller chercher le cerf-volant de Sylvien dont le raccord en épingle de sûreté chinoise a lâché sous la traction... Un tête d'alouette la remplacera très facilement et plus sûrement !
Ah, le tarare est en action sous l'effort d'un jeune découvreur. Cette machine est pleine aussi d'astuces qui sont sans doute venues progressivement pour entrainer les tamis, le rouleau, la soufflante et les goulottes d'évacuation. Tout cela crée une neige de son sur les environs...
Un spécialiste de la fabrication de câbles présente sa démonstration: il peut partir d'une des grosses bobines vues plus haut, mais aussi de petits bouts de récupération comme ici, la torsion de chacun des torons maintiendra ses 3 brins ensemble une fois la fabrication terminée !
Chacun des 4 torons est tordu sur lui-même par la rotation de son crochet relié à une manivelle commune pour les quatre. Puis, après avoir placé "l'olive" rainurée (ou "toupin"), l'autre bout du câble est tordu aussi pendant que le maître avance l'obus au bon rythme !
En fin d'après-midi, mon Rokkaku se portant tout seul, je monte une grue qui sera bien stable, le vent moyen baissant progressivement. De nombreux grains localisés passeront, offrant, à part des averses, de beaux arcs-en-ciel par exemple autour de l'église (en travaux) d'Ouarville ! Mais pas d'éclair, alors nous restons en l'air !
Je reprendrai la route et en cours de chemin, les grains m'offriront régulièrement des arcs-en-ciel souvent complets, et même doubles comme celui-ci ! Avec des variations globales de luminosité entre l'intérieur de l'arc et l'extérieur ! Pour les amateurs de géométrie, ce site est très clair.
Ouarville 2014 : Un excellent accueil de tous les participants qui ne ménagent pas leurs efforts et leur cordialité ! Le moulin lui-même, bien expliqué par des connaisseurs, entre autres le responsable du maintien en état des moulins de Beauce, est plus qu'intéressant. La rencontre a lieu tous les deux ans pour ne pas lasser les bonnes volontés pourtant très partantes !
